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Les récits de naissance de Céline

Julia Barnes

Une maman tient la main de son nouveau-né


J'ai discuté avec Celine, qui m’a raconté les histoires de la naissance de ses deux enfants. Lis la suite pour découvrir son parcours vers la maternité...



LA NAISSANCE DE SASHA 


D’abord j’avais fissuré la poche des eaux à la maison pendant la nuit, mais sans contractions. Il y avait un léger écoulement quand je me levais pour aller aux toilettes. Je suis restée déjà un peu à la maison, tranquillement. Puis je suis allée à la maternité pour un contrôle. Ils ont dit qu'effectivement la poche des eaux était fissurée et qu'il fallait des antibiotiques dans les 12 heures si je ne m'étais pas mise en travail. On m’a mis un monitoring et m’a laissé vaquer à mes occupations. 


J'ai fait en sorte de rester debout et en mouvement. La journée s’est passée comme ça. J’ai amené mon tapis de yoga et j'ai fait quelques mouvements dans la chambre de la maternité pour favoriser la mise en place du travail. 


Au final, c’est dans la nuit, bien plus de 12 heures après la fissure à la maison, que je me suis mise en travail. J’ai clairement rompu la poche des eaux complètement à 2h30 ; normalement, j'étais déclenchée à 8h. En fait, la veille de la fissure qui s’est faite chez moi, ça m'avait fait la même chose mais sans que je me dise que c'était ça. Finalement je suis contente de ne pas m'être posée la question à ce moment-là parce que comme ça j’ai gagné du temps chez moi et pas à la maternité. Si j'y avais été j'aurais été déclenchée; donc j'ai échappé au déclenchement !


Après la rupture franche de la poche des eaux, les contractions se sont fait sentir assez fortement d’un premier coup. Je suis passée en salle d’accouchement pour un contrôle et un monitoring pour voir que tout allait bien. J'étais dilatée à deux. 


Je suis repartie avec mon ballon dans ma chambre, et j’ai fait au mieux pour gérer les contractions, en faisant des cercles sur le ballon, ce qui m’aidait bien. J’ai aussi fait la respiration que j'ai appris à tes cours de yoga et je me suis focalisée sur combien de fois je respirais pendant la contraction. Je me faisais un compte à rebours à l'envers pour savoir quand la contraction allait se terminer, et ça m’aidait moralement à tenir et à m’encourager. Mon conjoint me massait le bas du dos assez fort comme on a appris avec la sage-femme. 


On a fait ça plusieurs heures jusqu'à ce que les contractions deviennent trop fortes et j'avais vraiment besoin d’avoir un professionnel avec moi. On est donc retournés en salle. Là, j'étais passée à 4 cm en dilatation, entre 2h et 4h du matin. J'étais contente ; ça avançait bien. Ils ne m'ont pas encore installé en salle d'accouchement ; j'étais dans une salle à côté. Et c'était le moment le plus difficile. Avec le monitoring, je ne pouvais pas faire les mouvements comme je voulais. C’est un peu là où je me laissais submerger et il a fallu que je me concentre sur ma respiration. Après le monitoring, j’ai retrouvé le ballon avec mes respirations, plutôt penchée en avant. 


Ils m’ont fait passer en salle d’accouchement au moment où j'ai demandé la péridurale pas très longtemps après. Pour la pose de la péri, encore une fois c’est la respiration apprise au yoga qui m’a bien aidé. Au vu des douleurs des contractions, j’avais peur de ne pas gérer la pose de la péri, donc c’est ça aussi qui m’a fait demander la péri a ce moment-là. Je ne voulais pas que l’intensité des contractions fasse que je n’arrive pas à gérer la pose. Alors que là je me sentais capable d'être dans une bonne position et de gérer mes respirations et mes contractions. J’ai de la chance parce que dans l’examen juste après la pose j’ai passé à 8 cm donc ça avait vraiment bien avancé. 


Je pense que le fait d'être installée dans la salle d'accouchement et d’avoir la péridurale m’a rassuré et m’a permis de lâcher des tensions pour aider la dilatation. Je me suis surtout reposée grâce à la péridurale. Pendant deux heures ils m’ont laissé tranquille. Je sentais les contractions mais je n’avais pas les mêmes douleurs du tout. J’ai dormi, car je n’avais rien dormi la nuit, et mon conjoint aussi. Donc quand j'étais à dilatation totale je me sentais vraiment plus en forme pour pousser. L’avantage était que j'étais endormi mais j’arrivais à bouger mes jambes donc j’alternais les positions dans le lit : j’étais un coup sur le côté gauche, je me suis mis sur le dos, sur le côté droit, vraiment pour faciliter l'avancée du passage de bébé dans le bassin.


Au moment de pousser, je pense qu’on m’a demandé de pousser un peu trop tôt. J’ai poussé très longtemps, et en rediscutant avc la sage-femme après, elle m’a dit qu’effectivement probablement on m’a demandé de pousser trop tôt car bébé était trop haut. C'était parce que j'étais à dilatation complète pendant plus d’une heure qu’on m’a dit “on y va”, mais je n’avais pas la sensation qu’il fallait pousser. La pour le coup je pense la péri m’a happé ces sensations-là. Même si je ne faisais plus du tout de bolus, j’ai fait des bolus au début, et c’est sûr que ça m’a coupé cette sensation de vouloir pousser.


Elles ont suivi le projet de naissance que j’avais fait. On m’a installé sur le côté. Je voulais faire une poussée physiologique en soufflant avec les abdos. Ils m’ont laissé 10 minutes comme ça mais ça n'avançait pas. On m’a remis sur le dos. J’ai réessayé en poussé physiologique et c’est vrai que je n’arrivais pas à comprendre ce qu'on attendait de moi ou à capter ce qu'il fallait que je fasse.


C’est plutôt sur la poussé bloqué que j’avais compris et eu des sensations et la sage-femme disait que le bébé avançait. Ca m'a associé des sensations avec des images et le fait qu'on me dise oui c'est ce qu'il fallait à ce moment-là. C'était plus facile pour moi à comprendre car finalement c'était qu’imaginaire et je n’arrivais pas à voir ce qu’on attendait de moi. 


Pendant cette poussée qui au final a duré 30 minutes, le fait de ne pas avoir des douleurs intenses a fait que j’ai vraiment pu m’encourager, et entre les contractions  j'arrivais à récupérer et à trouver la force de me motiver. C'est aussi pour ça que je pense que j'ai tenu les 30 minutes et qu’ils ne sont pas arrivés avec leurs instruments et tout le reste.


Quand on m’a fait sentir la tête du bébé qui était basse, ça m’a encore plus booster pour continuer même si j'étais fatiguée…. J'ai continué à le sortir avec la poussée bloquée; juste une petite déchirure avec trois points après. Il n’y avait pas d’épisiotomie.


Puis il était sur moi tout de suite mis et après on peut respirer et profiter !


On a fait trois jours pleins à la maternité. J’ai pu le mettre au sein dès la salle d'accouchement. J'avais demandé qu’on attende pour couper le cordon qu'il arrête de battre et c'était fait. Même s' il n' était pas bien compliqué, mon projet de naissance avait été respecté. On était dans notre chambre deux heures après l’accouchement et on a pris nos marques. 




LA NAISSANCE BILLIE, 2 ½ ans PLUS TARD….


J’ai franchement rompu la poche des eaux cette fois-ci - ce n’était pas juste une fissure - aussi à la maison et la nuit, mais sans contractions, à 3h30 du matin. Je ne me suis pas précipitée pour aller à la maternité, et j’ai pris le temps de prendre une bonne douche. Mais vu qu’on avait 45 minutes de route je ne voulais pas non plus attendre trop longtemps avant d’aller à la maternité parce que je ne voulais pas avoir des contractions fortes dans la voiture. 


En arrivant à la maternité, effectivement je n'étais pas du tout en travail mais la poche était rompue. Je suis allée dans une chambre. De la même façon, je ne me suis pas mise en travail dans les 12 heures, comme avec Sasha, donc on m’a mis sous antibiotiques.  


Je me suis dit qu'il fallait que sa tête pousse sur mon col le plus que possible pour que ça avance et qu’il y ait une modification du col. J’ai donc passé ma grande journée sur le ballon, debout, à faire des mouvements un peu dans tous les sens, à faire des poses de yoga, à regarder le livre de Bernadette de Gasquet et essayer tout ce qui était possible dans les pages, à marcher sur les escaliers... Donc je ne me suis pas trop reposée cette journée.


J'étais à la maternité depuis 5h du matin, et le travail n'avançait pas plus que ça. Vers 19/20h les contractions sont arrivées extrêmement puissantes d’un coup, d’un seul. J’ai appris après que quand la poche était rompue et avec un deuxième ça pourrait être très intense tout de suite. 


Ça m’a énormément surpris. J'ai réussi à être une heure en contrôle des contractions en utilisant la respiration que tu m’avais appris, Julia, encore une fois. Mais c'était directement la respiration pour quand les contractions deviennent plus intenses. Là où j’étais un peu perdu était que finalement je n’étais pas hyper bien sur le ballon. J’avais du mal à trouver des positions. Ce que j’avais appris en hypnose ne m'a pas trop servie parce que j'étais tellement étonnée par cette douleur. La seule chose qui m’a aidé était la respiration. 


Et j’ai seulement trouvé une position qui me convienne : c'était de me mettre en extension en arrière. C’est mon corps qui a choisi cette position-là, et que j’ai gardé pendant une heure. Pendant la contraction je me projetais en arrière. Je mettais mes mains loin en arrière, le menton en arrière et le ventre en avant en extension, debout ou assise. La sage-femme m’expliquait après que probalement que la petite butait sur la symhpyse pubienne et que du coup cette position aidait : mon corps l’a trouvé naturellement. 


J'ai demandé à revoir la sage-femme. Elle ne m'a même pas pris le temps de refaire un monitoring, mais m'a dit de tenir encore un peu si je pouvais et qui si ça ne va pas de revenir. Et en fait les contractions s'enchaînaient tellement vite que je n'arrivais pas à récupérer entre deux contractions. Donc cinq minutes après je suis retournée la voir, et elle m'a dit qu'elle n'était pas très étonnée. 


L'anesthésiste est arrivé pour la péri. C'était le moment le plus compliqué car l’extension en arrière n'est pas compatible avec une pose de la péridurale ! J'ai eu de la chance car il a posé la péri en trois minutes donc ça s’est très bien passé. 


Je suis passée de 3 à 9cm en dilatation en trois quarts d’heure ! C’est pour ça que c'était aussi intense. Et très rapidement après j'étais installée pour pousser parce que tout allait très très vite. 


Contrairement à la naissance de Sasha, comme la péridurale a été posée très tard, je sentais énormément de choses sans avoir des douleurs intenses. J’ai eu la sensation de pousser et je comprenais complètement ce qu’on attendait. Et du coup Billie est arrivée sur une seule contraction après trois poussées parce qu’elle était déjà là et elle était descendue un peu comme une fusée ! 


J'étais sur le dos et j'ai fait une poussée physiologique. J’ai soufflé et mon ventre comprimait naturellement en poussant vers le bas. Ce n'était pas une poussée bloquée. Sur les trois respirations j'ai pu faire ça, et j’ai fait ça pour l'expulsion du placenta aussi. Il est arrivé assez rapidement derrière. J’ai eu une petite déchirure qui a nécessité trois points mais encore une fois pas d'épisiotomie. 


Pareil que Sasha, deux heures après j'étais dans ma chambre et deux jours après je suis rentrée avec une sortie précoce car on me disait que tout allait bien et que je pouvais rentrer chez moi. 



JULIA : Est-ce que l'expérience de ton premier accouchement a changé tes attentes ou tes envies pour le deuxième accouchement ? 


CÉLINE : Non. Mon projet de naissance pour les deux étaient identiques. La seule chose que j’avais modifié est que j’ai dit pour la deuxième que je ne voulais pas qu'on m'appuie sur le ventre. Pour la naissance de Sasha il y avait une auxiliaire qui m’a appuyé sur le ventre; ce n’est pas que ça me faisait mal mais sur la sensation ou le visuel je n’avais pas envie de ça. Après, on m’a dit que c’est des choses qui ne se font pas de toute manière, mais quand même avec Sasha ca avait été fait. 


J’avais aussi dit que je voulais accompagner le plus possible le travail avant de demander la péridurale, mais j'étais au clair que si je pouvais, je souhaitais avoir la péridurale,


Après, le fait que ce soit un deuxième et que j’avais un temps de trajet, j'avais une gestion de stress plus importante parce que j'avais un peu peur d’avoir une gestion de travail dans la voiture. Et c’est vrai avec recul, la naissance de Billie s'est passée tellement vite que je suis contente de ne pas avoir été dans la voiture pour gérer ces contractions hyper intenses, parce que je m'attendais pas à être aussi vite dans le cœur du sujet. 


Pour Sasha c'était très progressif alors que pour Billie ça a tout de suite été hyper intense. 

C'était quand-même très différent pour les deux. J’ai encore découvert d'autres sensations et d'autres choses différemment. 


J'étais à la même clinique et donc je connaissais les locaux. Contrairement à la naissance de Sasha ou les sage-femmes étaient submergées de travail et finalement peu disponibles pour m’accompagner - elles ont fait comme elles on pu et c’était très bien - elles faisaient des aller-retours et je n’avais pas un temps de présence.


Mais avec Billie, j’étais toute seule dans la salle d’accouchement et la sage-femme et l’axiliaire étaient avec moi et je pense que ça change beaucoup la donne. Surtout parce que là mon conjoint était beaucoup plus en mode “je sais pas trop quoi faire” et à me demander ce qu’il fallait qu’il fasse, et la réponse que je lui ai donné est que je n’en savais rien parce qu’à ce moment-là on a pas nos neurones on n’est la pour donner des consignes aux autres. Il ne faut pas hésiter à dire à son conjoint de tenter des choses et de ne pas se formaliser si on l’envoie balader par ce que ça peut ne pas nous convenir. 


C’est pour ça que c’est important d'en discuter avant : lui dire d’oser proposer des choses  et il verra ton verbal et ta tête pour voir si ça convient, mais on ne sera disponible pour discuter dans le moment de ce qu’il nous faut ou pas. 



Le contenu de cet articleest à titre informatif uniquement et ne constitue pas un avis médical, un diagnostic ou un traitement. Demande toujours à ton médecin ou à un professionnel de la santé qualifié de te conseiller.

 
 
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